dimanche 27 janvier 2013

Attention: Nouvelle affiche plus belle et nouvel onglet "soutenir le forgeron".




Le 23 février 2012 à 6h du matin, une trentaine de policiers de l’antiterrorisme débarquent dans la campagne rouennaise. Sous les ordres du célèbre juge Fragoli, la meute cagoulée est à la recherche d’un forgeron, ou bien de son père. Ils trouveront l’un et l’autre à Roncherolles-sur-le-Viviers, chez eux, en train de dormir.

Ça frappe à la porte, ça hurle, ça envahit la maison. Il est grand temps de se lever. Pourquoi ici? Pourquoi Roncherolles et pas ailleurs? La réponse ne se fait pas attendre, le forgeron est un ami des mis en examen de Tarnac. La police fouille, les canards caquètent, on auditionne le père. A 86 ans, il sait manier la forge. Il suffit parfois de pas grand’chose pour avoir les honneurs de la police antiterroriste. Dans le fond, ils se prennent au sérieux ces officiers et ces juges avec leur histoire de Tarnac; mais tout de même, qui va ranger derrière eux?
Ce ne sera pas le forgeron car lui, on va l’emmener au siège de la DCRI à Levallois-Perret. Il n’y a pas de petites économies dans la traque au terroriste.

Aux policiers, le forgeron ne dira rien, trop impatient de rencontrer le médiatique juge Frangoli et d’entendre les raisons d’une telle fanfare. On lui demande quand même ses empreintes et son ADN. Lui, demande ce qui lui vaut d'être menotté et enfermé dans une espèce de grosse boîte blanche au troisième sous-sol de la DCRI. C’est donnant-donnant, il ne donnera rien. En antiterrorisme, on a souvent le droit à 96H de garde-à-vue, c’est le temps que la loi octroie aux professionnels de l’interrogatoire pour briser du terroriste. Bizarrement, il ressort à peine 35 heures après son arrivée. Peut-être s’est-on trompé de loi?
Le forgeron repart, libre mais dépité: le juge Fragnoli n’aura même pas eu 5 minutes à lui accorder. Ah mais non, attention, avant de rentrer chez lui, il doit faire une nouvelle garde-à-vue : il a refusé de donner son ADN. Encore une heure donc, au coeur des services secrets français. Puis s’en va acheter un billet de train. Ça a d’ailleurs encore augmenté.

C’est cependant le coeur plus léger qu’il accomplit le trajet retour. Il sait désormais pourquoi son téléphone a été mis sur écoute pendant 2928 heures et ce qui lui a valu d’être suivi et surveillé pendant des mois: il est forgeron. Cela, il le savait avant d’être menotté par la police antiterroriste, mais ce qu’il ne savait pas, c’est que c’était un élément suffisant pour justifier son enlèvement à 6H du matin.
Mais comme le comique s’accommode toujours bien du dérisoire, notre ami forgeron est convoqué au tribunal de Rouen le 6 février prochain. Ce n’est pas parce que les sbires de l’anti-terrorisme n’ont rien à lui reprocher qu’on ne peut pas lui faire un petit procès pour avoir refusé de livrer son ADN aux policiers fort mal élevés qui l’avaient réveillé, sequestré puis relâché sans la moindre charge ni raison.

Parce qu’on ne peut que se réjouir de chaque humiliation que l’antiterrorisme s’inflige à lui-même,
nous vous invitons à venir rire avec nous au TGI de Rouen le 6 février à 13H30 au TGI de Rouen

2 commentaires:

  1. ...cela me rappel mon arrestation, suivie de 106 jours d'internement sous le motif que je terrorisais le village (troubles à l'ordre publique). Alors que les vrais terroristes et ripoux se pavanaient, gendarmes et officiers de la brigade de Boulay (57220), le maire à l'époque de notre village* Jean-Claude RODACH qui n'a détourné qu'environ 3.5 millions d'euros (+ de 2 milliards de Francs) et son complice le préfet Bernard NIQUET qui a fermé les yeux sur les détournements, cela ne lui a pas porté chance car quelque temps après m'avoir fait interner… il a fermé les yeux pour toujours.

    * 700 habitants…faut le faire non…pour arriver à détourner environ 3.5 millions d'euros, sans que les services de tutelles… préfet en tête ni trouve à redire…

    courage...un jour ou l'autre ils payerons leurs actes de ripoux et de malhonnêtes malfaisants.

    Jean-Luc LUMEN
    Victime de ripoux et de notables corrompus

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  2. Scandalisé par le traitement que des représentant-es de la Justice et de la Police vous font subir, ainsi qu'à vos parents, je voudrais vous témoigner toute ma sympathie et, pour la saveur de votre lettre, ma très forte admiration.
    Ce faisant, et compte tenu de l'obstination de quelques actrices ou acteurs d' institutions publiques, je n'ignore pas le risque d'être (à nouveau) fiché et, pourquoi pas, perquisitionné à mon tour...
    En cherchant bien, peut-être trouverait-on alors matière à fantasmer quelque complicité dans un sabotage... qui ne vous concerne pas, ni l'équipe de Tarnac, d'ailleurs.
    Par exemple, en découvrant de la littérature "subversive" (et en prenant au pied de la lettre le titre de l'ouvrage "Quand dire, c'est faire" alors que J.-S. Austin y développe plutôt le concept de "discours performatif") : à défaut de mettre la main sur "L'insurrection vient" (à qui l'aurais-je prêté ?), les éventuel-les visiteurs/euses non désiré-es devraient se contenter d'ouvrages et revues anarchistes (dont Anarchisme et non-violence à laquelle j'ai participé), pédagogiques (Anton Semionovitch Makarenko, Sébastien Faure, Francisco Ferrer, Januz Korczak, Yvan Illitch, Alexander Sutherland Neill et surtout Célestin Freinet - tiens, bizarre, tous en butte à des institutions avant d'être reconnus...). Et si mon enseignement à vocation émancipatrice avait contribué à aider des enfants à devenir des citoyens debout ? Comme Charles Torre, par exemple.

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